jeudi 15 décembre 2016

L'argent sale : le football leaks et les autres

Médiapart vient de publier, avec un certain nombre de quotidiens européens, les résultats d’une longue enquête sur les pratiques scandaleuses de plusieurs joueurs et entraineurs de football professionnel parmi les plus célèbres, en matière d’évasion fiscale. Les sommes détournées vers des paradis fiscaux sont considérables.
Il s’agit d’une gigantesque fraude organisée méthodiquement par un consortium d’agents de ces joueurs dont le plus célèbre, Jorge Mendes, règne en Europe sur les transferts des plus grands joueurs en toute impunité depuis de longues années. Ce système bénéficie du soutien de très importants cabinets d’avocats qui ont pignon sur rue. Les noms des joueurs que ces journaux distillent quotidiennement sont impressionnants. Ils jouent dans les meilleurs clubs européens tels le Réal de Madrid, le PSG, Monaco, et bien sûr des clubs anglais dont les propriétaires font partie du gotha financier mondial. Vous avez tous lu ces noms dans la presse. Mais il n’est pas inintéressant de noter qu’un nom manque à l’appel : Karim Benzema, trainé dans la boue en France parce qu’il ne chantait pas la Marseillaise avec l’équipe de France, écarté de la sélection pour une ténébreuse affaire dans laquelle on lui a refusé la présomption d’innocence. Or, contrairement au capitaine de l’équipe nationale épinglé par cette enquête, il paye ses impôts sur ses droits d’image en France alors que, jouant en Espagne, il n’y ait pas obligé.
Après le scandale des affaires frauduleuses au sommet de la FIFA, ces révélations mettent à nouveau en lumière le poids exorbitant  de  l’argent au sein de ce sport universel et populaire qui fait rêver des millions d’individus, en premier lieu des jeunes dans le monde entier. Mais une fois de plus ne jetons pas le bébé avec l’eau sale du bain car la course effrénée à la rentabilité, la fraude et l’évasion fiscales ne se réduisent malheureusement pas au football ni même au sport en général. La récente condamnation de l’ancien ministre Cahuzac vient nous rappeler l’ampleur du phénomène puisqu’en l’occurrence il s’agissait du ministre en charge de la lutte contre l’évasion fiscale ! Mais le procès en cours de l’ancien patron des patrons, le Baron Sellières, celui de Serge Dassault, auteur d’une évasion de ses profits vers le Luxembourg avec la complicité de Jean Claude Junker, à l’époque Premier ministre du duché et actuel Président de la Commission européenne et de bien d’autres personnalités, institutions bancaires et fonds d’investissements révèlent un mal endémique et systémique. Savez- vous que la fraude fiscale coûte à chaque français-e- 136 euros par mois alors que la fraude sociale dont M. Le Pen nous rebat les oreilles est à 6 euros par mois. Savez- vous qu’elle prive notre pays de 70 milliards d’euros par an soit l’actuel déficit annuel du budget de la nation. Vous avez dit dette publique ? Décidément le capitalisme contemporain  est comme le poisson dont Mao disait « qu’il pourrissait toujours par la tête ».


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